Les voies de la santé et du bien-être sont parfois impénétrables. Deux chercheurs américains viennent ainsi de montrer qu’en ne se lavant pas les cheveux, on diminue certes le nombre de ses conquêtes amoureuses, mais on purifie aussi l’air qu’on respire en fixant une partie de l’ozone atmosphérique, un polluant urbain qui irrite les muqueuses et les voies respiratoires. Leurs travaux seront prochainement publiés dans la revue Atmospheric Environment.
Mèches sous cloche
Glenn Morrison et Lakshmi Pandrangi de l’Université du Missouri à Rolla (Etats-Unis) ont prélevé des mèches de cheveux de huit sujets d’ethnies différentes. Les prélèvements ont été effectués à deux reprises : juste après un shampoing et 72 heures après, quand le cheveu commence à «graisser» en se recouvrant de sébum. Immédiatement après avoir été prélevés, les échantillons étaient placés pendant 24 heures sous une sorte de cloche où l’air était enrichi en ozone.
Ozone perdu, cheveux gras
Les chercheurs ont ainsi constaté que les cheveux «sales» absorbent sept fois plus d’ozone que ceux qui viennent d’être lavés. «L’ozone se fixe sur le cheveu car il réagit chimiquement avec les composés organiques présents dans le sébum» explique Glenn Morrison, qui étudie depuis plusieurs années les effets des polluants domestiques, «ainsi la concentration en ozone a tendance à être plus faible autour d’une tête aux cheveux sales».
Pollution collatérale
Mais cela ne veut pas forcément dire qu’en ne se lavant pas les cheveux, on respirera un air toujours plus sain. En effet, Pandrangi et Morrison ont observé qu’en réagissant avec le sébum, l’ozone provoque la formation de nouveaux composés organiques toxiques et irritants. Pour se prémunir de la pollution domestique, aérer régulièrement son appartement reste donc une meilleure option que passer aux dreadlocks…
Yaroslav Pigenet